par angèle casanova

au loin, une autre porte

samedi 11 août 2012

Souvent le même rêve. Ma mère avait un autre appartement. Je l’avais oublié. Tout simplement. Mais un jour, il m’est revenu en mémoire. Alors j’ai cherché sa clé. Je ne l’ai pas trouvée. J’y suis allée, quand même.

C’est la zone. Une cité. Sale. Déserte. Décidément, ce cauchemar ressemble à une balade en bus près de chez moi.
Un immeuble arrondi. Comme la cité de l’Abreuvoir à Bobigny. Emile Aillaud, architecte de mes rêves ?
Elle habite au premier étage. Dans l’escalier, je rase les murs.
Tout est blanc. Rien ne bouge.
La porte de l’appartement. Là. Je la touche. Elle est ouverte.
Une coursive arrondie, toute une série de portes. Les murs sont de lumière pure.
Au loin, une autre porte barre le couloir. Ne sachant que faire d’autre, je marche jusqu’à elle. J’entends des bruits de conversation. Je l’ouvre. Un chien me lèche les pieds. Une famille vit là.
Au loin, une autre porte. Je cours. Je l’ouvre. Même chose.
Au loin, une autre porte. Vertige.
Je reviens sur mes pas, une femme. Souriante, elle me demande des nouvelles de ma mère, me dit qu’elle a bien nourri son chat. Son chat. Je croyais l’avoir confié à un voisin, dans l’autre immeuble, celui dont je me suis toujours souvenue. Je souris mécaniquement, le dos au mur, me glisse derrière la voisine, et me réfugie dans le tronçon de couloir qui me revient.
Mon cœur bat vite. Je reste immobile un moment. Puis je pars en exploration. J’ouvre, je ferme. Rien. Toujours rien. Pas de meubles. Pas de chat. Un balcon vitré. Des pièces vides. Rien d’autre, et ce rêve. Insistant.

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