par angèle casanova

ariane, par Angèle Casanova

dimanche 27 octobre 2013

La voiture démarre et quitte le parking. Elle la suit des yeux, bras ballants. L’aire d’autoroute est déserte. Il est tard. Au bout d’un temps indéterminé, elle tressaille et regarde autour d’elle. Les chiottes ouverts. Le bois tout proche. Le van garé à l’autre bout du parking. Elle s’assoit sur une borne et se met à pleurer doucement, la tête dans les mains. Elle se sent sale. Elle pue la cigarette, la baise. Elle ne sait plus quoi faire. Elle ouvre son sac à main, regarde son portable. 15 messages. Ses parents. Ils se demandent où elle est. Des heures qu’elle ne leur a pas donné de nouvelles. Ils savent maintenant. Que pensent-ils d’elle. Que pense-t-elle d’elle-même. Elle ne sait plus rien. Tout se confond dans son esprit. Jouissance. Honte. Désir. Peur. Son sexe est encore mou du plaisir pris dans le bois, un peu plus loin. Il bat doucement au rythme de ses souvenirs. Elle voudrait changer de culotte. Retirer ses vêtements souillés. Et en même temps non. Elle a envie de s’allonger. De soupirer sans fin en pleurant. Et de mourir là, dans un coin. De plaisir différé. La voiture est partie depuis longtemps maintenant. Mais le temps n’a plus d’importance. Elle a tout joué sur un coup de poker. Elle a eu ce qu’elle voulait. Mais à quel prix. Elle n’a plus d’endroit où aller. Ses parents ont du faire le lien. Le cambriolage. La disparition de leur fille. Ils la haïssent peut-être déjà. Elle n’a plus rien. Que ce plaisir. Qui bat encore en elle. A l’unisson de sa trahison.

< >

Forum

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.