Ton être poussant, par Jean-Claude Goiri
vendredi 5 février 2016
Je t’ai appris à tomber quand tu marches
je t’ai appris à parler avec nous
je t’ai appris à lire dans tes pensées
et je t’ai fait voir
comment ça tombe les feuilles
mais je ne t’ai jamais dit pourquoi je les ramasse
Je t’ai appris l’arrondi de la terre
je t’ai appris les carrures d’une maison
je t’ai appris les quatre coins du monde
et je t’ai fait voir
comment ça tombe la nuit
mais je ne t’ai jamais dit pourquoi j’en dors si peu
Je t’ai appris à faire des ronds dans l’eau
je t’ai appris toutes mes histoires de fées
je t’ai appris par où la souris passe
et je t’ai fait voir comment ça tombe les dents
mais je ne t’ai jamais dit que la souris c’est moi
**
Quand je pousse mon être dans ton être poussant
Caché dans mon buisson je sens ma peau perler
Quelques sons épuisés l’attirant vers tes branches
Qui détachent sans mal des morceaux choisis,
Et, tirant un peu plus, les déposent sur nos feuilles,
Sans bruit.
Quand
L’automne étant
Feuilles à terre et sans ombre
Tu me verras blanc
et nu sur mon tapis tombé
Je boufferai ma terre par les racines
Pour te trouver une parole ronde
A t’enchanter,
Sans bruine.
Messages
1. Ton être poussant, par Jean-Claude Goiri, 5 février 2016, 18:34, par Martine
Un beau texte ! Avec de forts symboles, tronc, feuilles, pluie, et ce qui tombe, qui ne bruisse pas toujours mais dont le silence apprend à l’autre à recevoir....
2. Ton être poussant, par Jean-Claude Goiri, 5 février 2016, 19:02, par Angèle Casanova
Merci pour cette belle analyse, Martine. Bonne soirée ! Angèle