par angèle casanova

prolégomène à toute recension future

samedi 8 novembre 2014




En 2006, j’ai créé un blog. Gadins et bouts de ficelles (aujourd’hui disparu, au bénéfice du présent site). J’avais toujours écrit. Eu envie d’écrire. Et, douée pour l’échec, j’avais tourné autour. Des années. Sans parvenir à me lancer. Rien ne venait. Un doux renoncement avait fini par m’envahir.

Ce blog, je l’ai ouvert comme on ouvre une porte. Et derrière cette porte, très vite, il y eut des gens comme Brigitte Célérier. Des gens qui m’ont lue. Qui m’ont encouragée. Brigitte ne s’en est pas rendue compte. Non. Et pourtant. Un rien me touche. Je suis une feuille au vent. Et un mot un seul peut changer une vie.

La première fois que j’ai participé aux Vases communicants, j’ai eu l’impression de ne plus être une feuille. Je suis devenue une fleur. Une modeste fleur des champs. Qui s’est mise à briller de tout son éclat. Une fleur heureuse. D’avoir trouvé le champ qu’il lui fallait. La terre qu’il lui fallait. Pour éclore. Et donner tout d’elle-même. Ce fut ça, pour moi, les vases. Ils communiquent. Ils font entrer dans le domaine d’un autre. Dans la tête d’un autre. Et ils nous font creuser la notre. De caboche. Et l’écriture aussi.

Voilà pourquoi je suis ici aujourd’hui. Pour que ce dispositif survive. Qu’il permette à d’autres d’entrer en écriture. Qu’il nous permette de continuer à creuser. A échanger. A faire qu’internet ne soit pas un vaste champ de solitudes. Mais un panier. Où chaque brin tressé participe. A quelque chose. Où nous soyons véritablement ensemble autour d’un projet d’écriture. Changeant. Éphémère.

Durant tout le mois d’octobre, j’ai exploré l’histoire des Vases communicants. 5 ans d’échange. Scrupuleusement archivés par Brigitte Célérier. 5 ans. L’âge de mon fils. Qui est grand et fort aujourd’hui. Sait compter que 3 et 3 et 1 ça fait 7. 5 ans. Cela a suffi pour que nombre de blogs disparaissent du web. Nombre de ceux qui ont participé aux Vases communicants. Évaporés.

Je lance donc aujourd’hui un appel aux auteurs ayant participé aux Vases communicants. Vous savez que votre texte a disparu du web du fait de la fermeture du blog de votre partenaire ? Vous avez vous-mêmes fermé votre blog depuis votre participation ? Envoyez-moi vos textes. Je souhaite que, malgré le caractère nécessairement éphémère de ce projet, trace soit gardée de ces textes. Pour l’avenir. Pour la recherche qui ne manquera pas (surtout si on lui donne un petit coup de pouce ou un léger appel du pied) de s’intéresser à notre dispositif. Ce travail de fourmi détective, retrouver les vases manquants, pourrait d’ailleurs, pourquoi pas, être l’objet d’un stage universitaire.

Et que vivent les Vases communicants.
Et que Brigitte continue longtemps à les recenser à la va comme peut. C’est cette façon-là qui nous convient.

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