par angèle casanova

un rideau peint, par Angèle Casanova

vendredi 6 septembre 2013

Un rideau peint. Scène de théâtre impromptue, le faîte de la grange se dessine. Noir sur bleu sombre. Froid. La montagne. On la devine. Par tous les pores de la peau. Dans l’air qu’on respire. Le soir. L’ombre, le froid tombent soudainement. Il fait chaud. Et puis plus si chaud. Et puis plutôt frais. La nuit tombe et la fraîcheur s’impose.

Un rideau peint. Rien ne bouge. Un oiseau peut-être. Un rire d’enfant tardif au loin. Réverbéré par les pavillons de la rue. D’où vient-il. De quelle maison. Les maisons. Elles s’imbriquent. Se lovent. Les unes près des autres. Les unes sur les autres. Et pourtant. Chacune a son jardin. Son portail. Son potager. Son. Son. Son. Qui disparaît à la tombée de la nuit. Pour ne plus laisser qu’une imbrication de toits, de tuiles, de bruits. Un mille-feuille urbain que je déguste lentement. Yeux grands ouverts sur la nuit qui tombe.

Un rideau peint. Il tremble à peine. Une brise infime touche les branches du pommier, qui donne l’impression de se concentrer. D’écouter ce soir particulier. Ce soir belfortain. Où il ne se passe rien. Que le soir qui tombe. Et moi qui le regarde. Depuis la fraîcheur de mes murs.


Texte initialement publié sur fut-il, le blog de Christophe Sanchez

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